Calce

Imaginez un tout petit village à l’air perdu. Les vieilles pierres, l’ocre et la terre, le blanc ou le bleu des volets. On se croirait à une autre époque, perdus au fil du temps. Et tout en étant à moins de 15 kilomètres de Perpignan, on se dirait bien plus loin. Entre mer et montagne, se trouve-t-on dans un petit bout de paradis ? La mer tout au loin, des montagnes jusqu’à la frontière, la Forza Réal là, toute solitaire, dominant une grande vallée entre Aspres et Corbières, la tour de Tautavel fonctionnant comme point de repère pour ce tour de 360° dans lequel les yeux ne cessent de s’émerveiller. Tout ça nous diraient que oui, peut-être qu’on est arrivés à un endroit très spécial.

En parcourant Calce à pied, on est les témoins de son histoire. Les ruines de l’ancienne église, le château et son jardin, sa citerne dans laquelle les enfants jettent un caillou et l’échangent contre un écho de sa chute. On voit de loin le Canigou, montagne sacrée, qui nous dicte les saisons, d’autant plus enneigée lorsque les journées deviennent courtes et que la Tramontane souffle sans pitié, obligeant tout habitant à se cacher bien au chaud. L’hiver, Calce est presque monochrome, prêtant sa couleur aux pierres des maisons et au sol caillouteux qui lui a valu son nom. Calce: la chaux.

Le village est entouré par la garrigue, qui au printemps fleurit de toutes les couleurs et de tous les parfums. Le thym et le romarin en fleur envahissent en parfum et en couleur les environs. À eux se rajoutent les amandiers en fleurs suivis par les cerisiers et nous voici entourés des couleurs délicates et des parfums magiques. Le printemps se décline en bleu, en jaune et en vert clair des feuilles qui renaissent, ramenant de la vie au village et aux vignes.

Si Calce est connu, c’est en grande partie pour la réputation de ses vins. Notre terre, mélange de calcaires, de schistes et de marnes a réussi à trouver des mains et le travail des gens qui s’y sont investis de tout leur cœur et de toute leur âme pour en forger le terroir. Le résultat ? Le pionnier Gauby se fait suivre par Pithon, Padié, Matassa, L’horizon, Face B, Nada et tant d’autres qui travaillent le sol, la vigne, le vin toujours de façon de plus en plus naturelle, toujours en faisant le pari de faire de leur métier de vigneron presqu’un sacerdoce voué à la quête de l’absolu. L’absolu de la rencontre entre l’homme et sa terre s’incarnant dans tous ces fruits: le raisin, les olives, les figues, les mûres sauvages. L’été, Calce est sec et aride. Il est le travail des gens, les vendanges, le va et vient des mains, des machines, des raisins.

Le calme, l’éloignement, l’apparence perdue dans le temps sont à peine l’une des facettes du village. Les gens sont venus de loin, d’autres pays, d’autres régions et s’y sont installés. Pour quelle raison ? Chacun pourra peut-être vous dévoiler son histoire. Vendredi c’est le jour du marché, les gens se retrouvent à la place, ça fait la bise, ça papote, ça sourit. On se croirait quelque part entre Utopie et une réunion de famille. L’apéro se fait au Presbytère, le restaurant de pays si délicieusement porté par Anna et Laurent. Et même s’il y peut avoir des embrouilles comme dans toutes les familles dignes de ce nom, l’ambiance fait preuve de la joie des gens à être ensemble.

Calce incarne bien ce partage qui se fait et la prise de conscience que tout seul on ne peut pas aller très loin. Il faut des bras, il faut des têtes, il faut des efforts consacrés à un but. La vie à la campagne n’est pas facile: soit elle rassemble, soit elle casse.

La vie associative est si riche et varié que la diversité des habitants. Il y a pour les amoureux du patrimoine, pour les enfants, pour ceux qui ont la main verte, pour les aimants du vin. Et il y a aussi pour les artistes et pour ceux qui pensent que la culture est quelque chose qu’on partage. Peu de choses peuvent fédérer (ou séparer) autant les personnes que l’art et la culture. Certes, la nourriture, la fête, le vin. Mais aussi l’art, la culture, la diffusion des connaissances, l’appropriation des espaces culturels et leur transformation dans des endroits de vie. Et de rencontre. Et de partage.

Est-ce que ça vous dirait de venir nous rendre visite? Venez un vendredi en fin de journée, on se retrouve au Presbytère et on boit l’apéro ensemble. Bientôt, c’est Les caves se rebiffent. Et d’ici peu, la première exposition de notre projet 3C: Calce Culture Contemporaine verra lui aussi le jour.

On se dit à bientôt?

(photo du village de Calce – site de la commune)

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