Patrick JUDE (1944, vit et travaille à Banyuls-sur-Mer)

Site: http://www.patrick-jude.com/
« Les vignobles de Patrick Jude décrivent le panorama de son territoire, une prise de vue aérienne dans laquelle les vignes disparaissent peu à peu et la nature prend le dessus sur la main de l’homme. L’artiste réalise la cartographie de ce relief en mettant l’accent sur l’écriture humaine imprégnée dans la terre, les vignes allant jusqu’à l’abstraction des traces. On y voit un paysage transformé par le temps, par l’homme, par les saisons, chacun y laissant son empreinte sur cette terre qui devient le produit d’eux tous. Est-ce le paysage la façon dont l’homme tente de laisser sa trace sur la nature faisant de sorte à qu’on ne puisse plus la voir en dehors de son cadre, de son regard et de ses mots? » – AMR
« Une carte n’est pas un territoire[1] est le titre d’un essai du sémanticien et philosophe américain Alfred Korzybski. Nos projections mentales ne seraient que des représentations construites subjectivement. Nos territoires intimes résulteraient de nos différentes aptitudes humaines. La carte relèverait de l’imagination quand le territoire définirait le réel. Toutefois un glissement se réalise, une carte re-construit un territoire devenant une création humaine possible à sonder.
Territoires de Patrick Jude, comme une carte vue du ciel, matérialisent un fragment de l’espace méditerranéen. Les tableaux de l’artiste évoquent la vigne, l’agriculture ; l’Homme a sculpté sa géographie. Sols, sillons, terrasses sont gravés par une main qui marque. Cette main qui s’affaire est une métaphore du travail. L’idée du travail est chère à Patrick Jude car selon lui, il reste « un problème majeur de nos sociétés »[2]. Le travail de la terre – l’agriculture – fit entrer notre humanité dans l’âge du Néolithique accompagnant sa sédentarisation. De grands basculements pour notre espèce. L’écriture demeure également un autre chamboulement, elle opéra notre passage de la Préhistoire à l’Histoire. Les premiers alphabets ont permis de mettre en mots, en forme à la vie de nos ancêtres. Des révolutions techniques qui engendrèrent des changements sociétaux radicaux.
Patrick Jude par l’appropriation et la figuration de ces découpages, de ces formes, de ces couleurs, requiert la signification du travail. Cette segmentation de l’espace invente un nouvel alphabet, qui à son tour articulera images, interrogations, formulations, pensées. L’écriture, comme une vue du ciel, par sa distance et sa réflexivité, assure la mise en page d’une pensée. Ainsi Territoires confronte la recherche des signes, des sens ; explorant le signifié, exposant le signifiant. Territoires se métamorphose en un espace sémantique. Toutefois l’artiste assure que « chaque « tableau » est un piège pour le regard parce qu’il fascine d’autant plus qu’il ne dit rien. »[3] Le tableau fascine en effet, cependant nous soumettons l’idée qu’il y a bien un propos affiché : celui de dire politiquement. Territoires, nous semble-t-il, nous parle d’une activité humaine ancienne dont les problématiques demeurent contemporaines. Que fait le travail aux écosystèmes qui le subissent ?
Le geste artistique permet des percées politiques manifestes loin d’être ineffables. » – HSV
[1]Alfred, Korzybski, Une carte n’est pas le territoire : prolégomènes aux systèmes non-aristotéliciens et à la sémantique
générale, Paris- Tel Aviv, L’Éclat, 2013, 192 p.
[2]Patrick Jude, artiste peintre patrick-jude.com
[3]Id.
Bio
Parcours professionnel | |
1995-2009 | Chargé de Mission au Service Educatif et Culturel du Musée d’art moderne de Céret |
1968-1995 | Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Limoges |
1965-1967 | Etudes à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Nancy |
1963-1964 | Etudes à l’Ecole des Beaux-Arts de Perpignan |
Expositions collectives | |
2016 | Feixes i llaques, Musée de Collioure |
2008 | Perpignan et la fièvre de mai 68, Couvent des minimes, Perpignan |
1997 | Le Sacré dans l’art contemporain, Halle au poisson, Perpignan |
1986 | Salon International de Montrouge |
1985 | Cas de figure, Angoulème, Edimbourg, Dôle |
1984 | Vivant | Artificiel, Festival d’Avignon |
1983 | 3 artistes, 3 tendances, Nuremberg, Rotembourg, Lauf, Allemagne Fédérale |
1980 | Université Occitane d’été, Espace Jules Salles, Nîmes |
1975 | Maison de la Culture, Chalon-sur-Saône |
1973 | Salon des réalités nouvelles (en marge), Vincennes Rencontres Internationales, La Rochelle |
1972 | Ecole Spéciale d’Architecture, Paris Impact II, Musée d’Art Moderne de Céret |
1971 | Ecole Nationale Supérieure d’Aéronautique, Toulouse |
Expositions personnelles | |
2016 | « Feixes i LLaques« Céret, Galerie Odile OMS, du 26 octobre au 31 décembre 2016 |
2013 | « VIGNES EN VACANCE« Maureillas, Musée du Liège, du 2 juillet au 30 juillet 2013 |
2012 | « Feixes« Céret, La Capelleta, exposition du 7 au 29 septembre 2012 |
2011 | « Parcelles inhabitées, l’hiver de la vigne« du 18 juin au 14 août 2011, Galerie du Tenyidor – Collioure |
2009 2010 | « Portraits de famille en 26 m2.« , Musée d’Art Moderne de Céret |
2008 | Galerie Athanor – Marseille (avec J.L. Vila) |
2006 | Cinémaginaire, Argelès-sur-Mer |
2004 | Musée d’Art Moderne de Collioure |
2001 | Galerie Athanor, Marseille |
1994 | Galerie Contraste, Limoges |
1990 | ACAPA hôtel Saint Simon, Angoulème Galerie du Haut Palmier, Montpellier |
1989 | Centre Culturel, Limoges |
1987 | Musée d’Art Moderne de Céret |
1985 | Ecole Nationale Supérieure d’Art, Limoges |
1984 | Ecole des Beaux-Arts, Clermont-Ferrand |
1983 | Galerie Contraste, Limoges |
1981 | Galerie Contraste, Limoges |
1976 | Centre Culturel, Brive Galerie Municipale, Limoges |
1975 | Galerie Alternative, Paris CIRCA, La Chartreuse, Villeneuve-lez-Avignon |
1974 | Galerie Athanor, Marseille |
1973 | Galerie Didier Guénand, Limoges |
1970 | Galerie Saint-Roch, Céret |
