L’artiste Jacques Perconte, dont la résidence artistique était prévue pour l’année 2020 dans le cadre de notre exposition « Paysages liquides », est venu enfin séjourner chez nous du 21 au 31/03/2022. Il a sillonné Calce et ses alentours pour filmer nos paysages, son sujet de travail depuis des décennies. Maintenant, de retour chez lui, l’artiste travaille sur ces images pour composer une œuvre en film que l’association 3C: Calce Culture Contemporaine montrera en 2023 lors d’une exposition prévue exclusivement pour présenter les rendus des résidences artistiques de 2022 sur notre territoire.
La résidence
Jacques Perconte a parcouru des kilomètres, de Calce au col de la Dona, du Roc Redoun à la Força Réal, de Quéribus au Bugarach dans le but de « capturer » des images de nos paysages d’une façon nouvelle, surprenante, tenant compte des changements de lumière et de la force du vent.
Pendant sa résidence artistique, il a aussi animé un cours magistral à l’IDEM du Soler le 29/03 en présence de tous les élèves de leurs formations multiples.
Quatre de ses œuvres ont également été montrées le 31/03 à la cinémathèque de l’Institut Jean Vigo, à 14h, lors d’une séance consacrée spécialement à son travail et devant un public intéressé et participatif. Les films « Avant l’effondrement du Mont Blanc » (2020), « Or / Aour » (2019), « Save my heart » (2016) et « Chuva » (2012) ont été montrés pour la première fois dans notre département.
En même temps, à Calce, nous avons pu fréquenter ses quelques tirages d’une dernière pièce originale « Lahntal – Balduinstein » (2022) dans certains lieux du village où les habitants et les visiteurs ont découvert un peu la façon de créer de cet artiste: le bistrot de pays Le Presbytère, la médiathèque, le domaine Jean-Philippe Padié et le domaine Olivier Pithon. Ce sont des tirages issues directement de ses films, sans aucune retouche, seulement le traitement de compression qu’il fait subir aux images. Des petites merveilles qui ne font qu’attiser la curiosité envers le travail surprenant de cet artiste.
La résidence en quelques images






Et dans une petite vidéo
Bio
Né en 1974 à Grenoble, l’artiste vit et travaille aujourd’hui à Rotterdam après avoir passé une vingtaine d’années dans le Sud-Ouest. Même s’il est reconnu comme l’un des pionniers français de l’art sur internet, c’est avant tout l’un des tout premiers à avoir envisagé la vidéo numérique comme un médium. Au début des années 2000, il ouvre la voie du travail de la vidéo par les codecs (travail sur la compression à contre-sens de l’industrie). Il donne ainsi au numérique une nouvelle dimension picturale.

« Après le dessin j’ai découvert la peinture puis la vidéo, l’informatique et les réseaux. Je suis passé par les cours du soir des Beaux-Arts, par l’université, par le CNRS. Arts plastiques, cinéma, philosophie, design interactif, systèmes d’information, stratégie d’innovation… J’ai plongé dans le numérique en 1995. »
Jacques Perconte explore le corps, le paysage et la couleur à travers les supports numériques. Après une entrée en matière très classique par le dessin et la peinture, Internet et la vidéo ont été les grands points de départ. Ses premiers films datent de 1995 et ses premières œuvres internet de 1996-1997. Ses œuvres circulent depuis 1997.
Figure majeure de la scène artistique numérique et de l’avant-garde cinématographique française depuis la fin des années 90, Jacques Perconte se définit comme un artiste visuel. Son travail concentré sur le paysage, déclinant film linéaire pour le cinéma et film génératif pour l’exposition, performance audiovisuelle, photographie et installation, consiste à ressaisir la nature, notamment dans le rapport culturel et technique que nous construisons avec elle.
Les œuvres de Jacques Perconte naviguent entre les salles de cinéma et les salles d’expositions. Outre les annuelles expositions personnelles à la Galerie Charlot à Paris, on peut citer deux grandes expositions personnelles en 2014, au Prieuré Saint-Pierre à Pont-Saint-Esprit et au Collège des Bernardins de Paris, qui ont permis à un large public de découvrir son travail d’installation vidéo. En 2013, le festival côté Court lui consacre son panorama et retrace une lecture de sa filmographie au travers de 26 pièces. Le très sélect et secret club de David Lynch, le Silencio à Paris lui consacre un programme d’une dizaine de films en avril 2014. Après lui avoir offert deux cartes blanches en 2011, la Cinémathèque française consacre à son travail le cycle des avant-gardes de décembre 2014 à février 2015 sous le titre : Soleils. En 2015 c’est la Mostra Invideo à Milan, qui pour sa 25e édition programme un Focus sur son œuvre.
En janvier dernier, pour l’inauguration de la présidence française de l’Union Européenne, l’artiste a été choisi pour créer l’une des œuvres qui restera sur leurs locaux, représentant les propos de la France pour cette période. Conçue par les Ateliers Adeline Rispal en lien avec l’agence de design graphique SI – Studio Irrésistible et mis en lumière par Les Éclaireurs, l’Étoffe de l’Europe est la matière que tissent ensemble les États européens. Elle donne à voir les liens, flux de personnes et de marchandises, de données et d’informations au sein de l’Europe et avec le reste du monde . Elle symbolise l’appartenance de 447 millions de citoyens à l’Union européenne tout en exprimant la diversité de leurs cultures. « Aour Europe« , œuvre numérique et sonore réalisée par l’artiste Jacques Perconte est l’une des deux oeuvres exposées.
Jacques Perconte multiplie les collaborations, actuellement c’est avec Jean-Benoît Dunckel qu’il collabore étroitement. Jean-Luc Godard, Léos Carax, Jeff Mills, Hélène Breschand, Eric-Maria Couturier, Julie Rousse, Michel Herreria, Didier Arnaudet, Marc Em, Hugo Verlinde, Jean-Jacques Birgé, Vincent Segal, Antonin-Tri Huang, ou encore Eddie Ladoire ont une place importante dans son aventure.

Et pour voir davantage le travail de cet artiste, le voici sur Tracks, chez ARTE.
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