Partenaire – Lumière d’Encre: Le trouble du réel

Pour le partenariat entre 3C et Lumière d’Encre, notre discussion sur le paysage a culminé dans une exposition aussi sur leur galerie intitulée:

LE TROUBLE DU RÉEL

Cette exposition s’inscrit dans un partenariat avec l’association 3C: Calce Culture Contemporaine sur une proposition «Paysages liquides : entre art et terroir».

du 20 mars au 1er mai

à la Galerie Lumière d’Encre: 47 Rue de la République – 66400 – Céret

Présentation de l’exposition « Le trouble du réel »

De l’étrangeté du réel à sa réinvention.

Dès ses débuts au XIXé siècle, la photographie s’est définie par son rapport direct avec le réel alors que les autres représentations du monde, que ce soit la peinture, la gravure, la littérature…, pouvaient n’avoir qu’un lien chimérique, voir facultatif à celui-ci. La photographie acquit ainsi le statut de trace tangible, objective, résultat d’un processus optico – chimique, ne nécessitant presque pas d’intervention humaine.

Mais tout est dans le « presque ». Car si l’intervention humaine semble moins ostensible, et a longtemps relégué la photographie comme une simple technique, elle n’en est pas moins essentielle. Le choix des constantes, le moment du déclenchement, les choix exercés dans les phases de développement et de tirage, mais surtout le point de vue et le cadrage, en font un art exigeant, car terriblement indexé au réel. D’un autre côté, depuis les surréalistes jusqu’à l’avènement du numérique, les possibilités de manipulations permettent paradoxalement de s’éloigner de la réalité tout en produisant un effet de réalisme grandissant.

La photographie évolue depuis entre la recherche d’une objectivité que l’on sait inaccessible, allant jusqu’à vouloir automatiser l’acte de prise de vue, et l’intervention maximale avec comme désir de s’éloigner de la présence du réel. Entre la photographie comme lien direct avec l’ex- périence du monde et la photographie échappant au réel, certains artistes choisissent d’interroger le rapport même à cette réalité que ce soit par une photographie directe ou par l’utilisation des outils offerts par notre monde numérique.

« Dans la Photographie, je ne puis jamais nier que la chose a été là », dit Barthes, ainsi la photographie est la trace, l’empreinte, le « ça a été » du réel. L’acception de preuve reste, pour beaucoup, une vérité latente de la photographie.

Mais de quoi est-ce la preuve ?

Le réel n’est-il pas multiple, protéiforme, et sa représentation photographique forcément limitée et partielle. Seuls certains signes laissent une empreinte, le reste est absent. La photographie n’est donc qu’un indice de la réalité (au sens de Charles Sanders Peirce) et l’acte photogra- phique se concentre dans le choix de ce qu’il montre.

Entre interventionnisme et objectivité indicielle, la photographie nous interroge sur notre représentation du monde. C’est souvent dans la friction entre réel et subjectivité que nait la création photographique.

Lumière d’Encre entretient depuis ses débuts une réflexion sur le paysage, dans ce cadre nous avons choisi de vous proposer 5 artistes qui en interrogent la véracité. Si les uns (Geoffroy Mathieu et Claude Belime) jouent avec nos conventions pour semer le doute, les autres (Joan Fontcuberta et Benoit Vollmer), véritables démiurges réinventent la réalité. Enfin, comme un contrepoint à cette question très photographique, l’installation de Daniel Caballero, offrira un paysage protecteur inspiré de notre terroir et de ses plantes, une réinterprétation réelle et subjective.

Lumière d’Encre

Les artistes

Benoit Vollmer

Benoît Vollmer est né en 1983. Il vit et travaille à Paris.

Après une licence en sciences de la vie réalisée à Grenoble, il part étudier la photographie à l’école supérieure d’arts appliqués de Ve- vey, en Suisse, dont il sort diplômé en 2008.

Son travail, d’une très grande exigence, formellement fouillé et am- bitieux, a été exposé dans différents pays d’Europe et figure dans plusieurs collections prestigieuses dont la Fondation Hermès. Il a été lauréat de la bourse Lagardère en 2014.

Site : www.benoitvollmer.com

Untitled T10

Geoffroy Mathieu

Geoffroy MATHIEU, né en 1972, diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, vit et travaille à Marseille.

Ses travaux interrogent la manière dont certaines questions écolo- giques ou politiques se concrétisent dans le paysage. À travers des protocoles de parcours, il documente les territoires en mutation, les frottements ville-nature ou les « résistances poétiques » dans les usages des lieux.

Dans sa quête de compréhension des modes d’habitation de notre monde, il cherche dorénavant à exercer son regard hors du para- digme « nature-culture ». Il travaille ainsi à photographier de manière moins distanciée, plus inclusive et directe et à orienter ses produc- tions vers la représentation d’expériences humaines déplaçant nos rapports au vivant.

Qu’elles émanent de commandes de collectivités, de résidences de territoire ou d’initiatives personnelles ses séries sont menées sous la forme d’» enquêtes poétiques ». Autrement dit, lors de l’arpentage de terrain, les rencontres sensibles avec le réel qui font advenir les images, sont précédées et enrichies d’une période de préparation documentaire rigoureuse.

Site : www.geoffroymathieu.com

Matière noire – Grotte.

Joan Fontcuberta

Joan Fontcuberta né en 1955 à Barcelone où il vit et travaille.

Figure majeure de la photographie plasticienne contemporaine mais aus- si professeur, essayiste, historien et journaliste.

D’après Christian Caujolle, il « s’amuse, avant tout, à interroger la nature de la photographie autant qu’il explore [la] crédulité collective dans les pouvoirs d’un médium qui a voulu, de fait, se substituer à l’expérience pratique du monde réel », mettant en doute le spectateur en réinventant l’histoire, sa mémoire et son inconscient, bouleversant ainsi l’imaginaire collectif.

Il se sert de l’humour pour dénoncer la manipulation cachée sous les images.

Site : www.fontcuberta.com

Orogenèse, d’après Le Bosquet d’André Derrain, 1912, dont l’original est au Musée de l’Hermitage à St Petersbourg.

Daniel Caballero

Daniel Caballero né en 1972 à São Paulo, Brésil il y vit et travaille. Nominé au prix PIPA 2019.

«Un cercle dessiné par terre par le biais d’un relief géographique, une élévation de terre générant un contour dans lequel seront plantés des spécimens indigènes de la garrigue. Ces plantes auront été collectées et semées en amont sur des territoires non cultivés dans le but de former une sorte de jardin naturaliste.

L’idée c’est de créer un petit paysage formant une capsule, voire un nid de protection…»

Site : www.cerradoinfinito.com.br

Capsule – Dessin – 2021.

Claude Belime

Claude Belime vit et travaille à Céret.

La photographie crée le cadre qui engendre un paysage. Dans sa pra- tique, le paysage est un questionnement de notre espace. Celui que nous habitons et qui nous habite, d’où l’on vient et où l’on retourne, dans lequel nous projetons notre imaginaire. C’est un constant balancement entre cet extérieur et notre intime qui nous fait être, il se crée une autre entité,

« l’extime ».

« Je ne photographie pas pour maintenir quelque chose, je photographie son passage en moi.»

En parallèle de son travail artistique et d’observatoire photographique des paysages, il anime des projets de médiation autour de la photogra- phie qu’ils soient scolaires ou extra scolaires : « par la pratique artistique de la photographie, ensemble, nous ouvrons une porte vers l’imaginaire et la compréhension du présent.»

Commissaire d’expositions et codirecteur artistique du festival FotoLimo et fondateur de la Galerie Lumière d’Encre.

Site : www.claudebelime.com

Crust.

Lumière d’Encre

Depuis 2008 Lumière d’Encre se consacre à la promotion de la photographie contemporaine, conçue comme un territoire de re- cherches plastiques et de créations.

Depuis lors, l’association est devenue, une galerie, un lieu de résidence, un espace de conférences, de médiation et de rencontres. Son action se développe autour de créations, de résidences d’artistes, d’exposition de la photographie contemporaine, d’interventions auprès de tous les publics, dont les publics scolaires et les personnes détenues, et développe le festival FotoLimo.

Lumière d’Encre, de plus en plus ancrée dans son territoire, dispose d’un savoir-faire, d’une expérience, d’une expertise qui lui per- mettent d’occuper une place reconnue dans le domaine de la création photographique.

Situé en milieu rural, nous réalisons quotidiennement la synthèse entre l’excellence des propositions artistiques et l’ouverture vers un public diversifié autour d’un projet artistique tourné vers les territoires de la photographie tout autant que vers la photographie des territoires.

Lumière d’Encre

47 Rue de la République 66400 Céret

www.lumieredencre.fr

        INFORMATIONS PRATIQUES       

Exposition du 20 Mars au 1er Mai

47 Rue de la République 66400 Céret

Ouvert du mercredi au samedi de 10h à 18h (fermé entre 13h et 14h)

Nous contacter

Par téléphone :09 30 36 29 20 (heures d’ouverture) / 06 09 46 15 62 (pour rdv)

Par e-mail : lumieredencre@free.fr