Claude BELIME (1963, vit et travaille à Céret)
Site: https://www.claudebelime.com/

« Le triptyque Terre-Ciel-Mer de Claude Belime trouve naturellement sa place dans ce deuxième acte quasi existentiel.
Le mot, un peu âpre « triptyque » évoque implicitement une référence à la Trinité. Mais cette allusion, chez Claude Belime, n’emprunte rien à la pensée médiévale chrétienne. Terre-Ciel-Mer est placé sous l’égide des Anciens, de l’Antiquité grecque. Une citation d’Empédocle d’Agrigente accompagne l’œuvre du photographe. Le paysage de Claude Belime rend compte de l’ordre cosmique, harmonieux ; une valeur chère à nos ancêtres les Grecs. Cette esthétique prend sa source dans la construction et de la déconstruction du regard et de la pensée.
Le titre Terre-Ciel-Mer, expression écrite, et de facto linéaire, ne peut épuiser à elle seule, les multiples possibilités du paysage. Le langage écrit ampute une part de la réalité, n’autorisant qu’un seul sens de lecture et ce, quelle que soit la langue impliquée ; pour le français de gauche à droite, de haut en bas.
Devant ce triptyque, l’harmonie prend place grâce à l’oeil qui accueille l’image et la modèle à nouveau. À l’envi, une unité bâtie de haut en bas, de bas en haut, en isolant, en associant, à chacun sa quête du beau. Un ouvrage à géométrie variable. De riches propositions à quérir.
Un jeu de construction qui s’incarne dans la matière air, eau, terre ; le sphaeros intégré par Claude Belime crée des paysages haptiques. Car vivante qualifie-t-on la matière, elle est frappée par le mouvement, qui fluide et éternel, s’échappe d’espace en espace, d’espace-temps en espace-temps. Les Paysages liquides se transmettent ainsi.
Une tension apparaît subrepticement, entre le large l’encadrement blanc des prises (tiens, une frontière?) et la ductilité des morceaux de paysage photographiés, elle tend à questionner la présence/absence des hommes. L’imaginaire se déploie, grand et centré à la fois.
Où sont les Hommes ?
Oui, où sont-ils ?
Nulle part, ici tout est serein.
Ont-ils existé ?
Oui, regarde.
Terre-Ciel-Mer reste la trace d’un geste créateur d’un genre humain. » – HSV
Bio
Né d’un désir de connaître l’autre, mon travail, issu d’une confrontation au monde, fut d’abord l’expression de rencontres humaines. Par la suite, il évolue vers une quête plus personnelle et tend à créer un lien entre l’espace du dedans et l’espace du dehors. L’intime se mêle à l’extériorité, il se crée une autre entité que j’appelle «l’extime».
Dans cette interrogation de notre rapport au monde, je travaille entre autres sur le paysage. La photographie crée le cadre qui engendre un paysage. Dans ma pratique, le paysage est un questionnement de notre espace. Celui que nous habitons et qui nous habite, d’où l’on vient et où l’on retourne, dans lequel nous projetons notre imaginaire. C’est un constant balancement entre cet extérieur et notre intime qui nous fait être.
La pratique du paysage photographique, par la mise en évidence du sensible, me permet d’interroger la nature humaine. Je ne photographie pas pour maintenir quelque chose, je photographie son passage en moi.
– Images présentes dans différents fonds photographiques (CdbM Le Perreux; Montpellier ; In Fine …) et collections privées.
– Directeur artistique du festival FotoLimo et de Lumière d’Encre
– Interventions pédagogiques régulières
– Mise en place et suivi d’observatoires photographiques du paysage.
– Membre fondateur du collectif “La Fenêtre” autour de JC Gautrand.
– Mise en place d’expositions et de rencontres artistiques et de résidences comme fondateur l’association « Lumière d’Encre » et du «festival FotoLimo».
– Fondateur et membre du comité de la revue « Regards »
