L’association 3C s’est rendue aux Caves Se Re-Rebiffent, à Calce, le 22 juin dernier. L’événement, organisé par l’association Jurassic Calce, a fait l’objet d’un petit reportage audio. Pour l’écouter, il suffit de lancer le lecteur, juste ici. ↓↓
Samedi 22 juin, le village de Calce, dans les Pyrénées-Orientales, s’anime aux alentours de 10 heures. Ce jour-là, les Caves Se Rebiffent reviennent, après 3 ans d’absence. C’est l’association Jurassic Calce qui organise l’événement. Les vignerons de Calce ouvrent les portes de leurs caves aux passants, qui peuvent déguster les vins locaux, mais aussi ceux des vignerons invités, pour seulement 10 euros.
Pour l’occasion, l’association 3C : Calce Culture Contemporaine s’est réunie, presque au grand complet, et pas seulement pour parler art contemporain…
Joël : « Il me semble qu’il y a un sous objet dans l’association, qu’elle est fortement liée à un aspect festif. Ce point secondaire m’intéresse également énormément. »
Joël fait partie des membres fondateurs de l’association. Il vient découvrir les vins bien particuliers des Caves Se Rebiffent.
Joël : « Je suis en train de découvrir un monde que je connais bien, puisque je suis viticulteur, mais qui quand même un monde parallèle puisque je croise des personnes qui n’ont pas la même pratique du métier. Je suis plutôt de formation scientifique, et je pense qu’eux ont une formation plus ésotérique. Mais je pense que l’intersection des deux peut être intéressante : au même titre que l’art contemporain, ça m’intéresse. »
Ici, les vignerons ont en commun de produire des vins naturels bio ou en biodynamie, un mode d’agriculture qui considère la vigne et la terre comme un écosystème à équilibrer en abolissant les produits de synthèse, en appliquant des soins particuliers ou encore en se servant des calendriers solaire et lunaire.
Aline Hock, du domaine des Mathouans, à Latour de France, a été invitée à présenter son vin par le domaine Gauby, qui n’utilise plus de produits chimiques depuis les années 1990.
Aline Hock : « Nous sommes là parce que nous vinifions plus ou moins dans la même philosophie que Gauby : nous sommes en biodynamie, nous faisons de la vinification naturelle… Nous avons des vins qui représentent vraiment le terroir : ils sont mono-cépages et mono-parcellaires. »
Pour elle aussi, l’art a toute sa place aux côtés du vin. Ce qui tombe plutôt bien, puisque cette année, des artistes calçois ont ouvert leurs maisons aux passants, afin qu’ils puissent contempler leurs œuvres le verre à la main. Un atelier de céramique, et une ballade dans les vignes à la découverte du patrimoine de Calce avec l’association Sant Pau, partenaire de 3C, étaient également organisés.
Aline Hock : « À Latour-de-France, nous avons aussi un événement le 10 novembre qui s’appelle ‘La Bande de Latour’ : tous les vignerons invitent des artisans ou des artistes dans les caves. Pour nous c’est très important de valoriser à la fois le vin, qui est un art du pays, et tous ces artistes et artisans. Pour l’instant je travaille, donc j’ai juste eu le temps d’aller voir la céramiste en face. Mais ça m’intéresse, donc si mon mari revient j’irai voir les autres artistes. »
Puisque toute l’association 3C était présente, nous en avons profité pour poser une même question à quelques vignerons. « Qu’imaginez-vous si on vous dit ‘Paysages liquides’ ? » Tous ont à peu près la même idée en tête…
Aline Hock : « Le vin, le vin vraiment. »
Vincent Lafage présente le vin Les Salicaires, et a été invité par le domaine Vandal Wine / Nada :
Vincent Lafage : « Je pense directement à du vin. ‘Paysages liquides’ c’est un peu la vigne : on récolte un paysage, la vigne, et on en fait du vin. »
Pierrette Guillemot Michel, du domaine du même nom, est venue de Bourgogne :
Pierrette Guillemot Michel : « Je pense d’abord que la notion de paysage c’est quelque chose de très beau : on oublie souvent dans le milieu agricole de soigner le paysage. ‘Paysages liquides’ c’est le paysage qui est dans la bouteille, avec des buissons partout, la garrigue autour… »
En revanche, du côté de l’association 3C, on s’est bien demandé si Julien, membre du conseil d’administration, n’avait pas un peu trop profité de la dégustation…
Julien : « ‘Paysages liquides’ ça me fait penser à des animaux un peu particuliers, comme les ornithorynques. Je ne sais pas autour de quoi seront les expositions, mais je pense que l’art contemporain parle un peu de tout ça. »
Après cette journée dans les rues de Calce, les Caves Se Rebiffent se sont dirigées vers le Mas de las Fonts, au milieu des vignes, pour un grand repas. C’est dans cet ancien château du XIIe siècle, qui accueillera aussi l’exposition Paysages liquides l’été prochain, que la soirée s’est terminée, en musique.