Félix VALDELIÈVRE (1979, né, vit et travaille à Cases-de-Pène)
Site : https://felixvaldelievre.com/

« Le perpétuel mouvement d’un paysage liquide peut paraitre une menace alors que, si nous suivons les pas des artistes qui travaillent sur le paysage, il s’avère juste sa « vraie nature ». Dans la nature, il n’y a pas de paysage sauf par le besoin humain de figer le mouvement pour l’apprivoiser.
C’est d’ailleurs ce que fait Félix Valdelièvre avec ses sculptures. Par ses formes oblongues, qui s’apparentent aux cocons, aux chrysalides, il approche le moment où tout parait arrêté sous une forme fixe alors qu’en réalité, à l’intérieur, ça bouillonne en franche mutation.
Les « cocons », l’artiste les décline en toutes les tailles et textures que l’acier corten lui permet de réaliser. Il coupe, découpe, rassemble, change, colle, fractionne… cette forme qu’il fait subir toute sorte d’expérimentation. Ainsi, l’artiste fait l’expérience du cocon immobile dans lequel tout se transforme, contradiction par excellence du mouvement de la vie. Il fige en espérant l’explosion de sa forme dans une autre, créant ce point de tension, cet arrêt de l’image un instant avant que le mouvement s’y réinscrive. Les sculptures-paysages de Valdelièvre nous racontent cette milliseconde avant le premier envol du papillon qui s’extirpe de sa carapace. » – AMR
Bio
« L’aventure commence par une enfance baignée dans un milieu d’artistes venant travailler dans l’atelier de lithographie Pousse-Caillou de mes parents.
Après un cursus d’études jusqu’au Bac scientifique, je décide de m’inscrire en formation de plombier-chauffagiste à l’AFPA de Carcassonne.
C’est au début de cette formation, dans les année 1999-2000, que je réalise mes premières soudures au chalumeau sur de la tôle d’acier. Une véritable révélation!
Je me passionne tout de suite pour cette matière et ses propriétés.
Diplôme en poche, je travaille une année en tant que plombier, mais mon envie de création me fait me lancer, en autodidacte, dans la facture d’objets utilitaires en pièces uniques tels que des fauteuils, tables, boites…..
Après quelques années et pas mal de créations design, ma sensibilité à la nature et au monde animal m’amène à commencer un bestiaire imaginaire, thème que je vais développer plusieurs années.
Cette thématique sera motivée par des envies d’épure, de minimalisme, de mouvement en contradiction avec la matière supposément rigide et légèreté encore dans une envie de contredire la connotation de lourdeur associée au matériau utilisé.
Après avoir exploré plusieurs années ce thème et crée toutes de bestioles à pattes, ailées ou à nageoires, un besoin de renouvellement se fait sentir.
Je commence alors à explorer une nouvelle voie, ma recherche d’épure m’amène à la forme oblongue, forme primordiale, comme un retour à l’oeuf ou la chrysalide.
Les notions de contradictions comme: légèreté/lourdeur, équilibre/déséquilibre, mouvement/rigidité vont animer cette forme récurrente, fil rouge de ma démarche depuis une dizaine d’années.
La technique est, pour le travail que je donne à voir, très importante car elle permet d’effacer le processus de fabrication de l’oeuvre à partir de tôle plate.
J’aime créer l’illusion d’une sculpture monolithique et massive alors que totalement construite. »
